à Bella ; il marcha sans faire attention, en suivant la lumière de la torche, et une fois arrivé il ordonna à Bella d’attendre sa sortie à la porte.
La pauvre Bella ! En éteignant sa torche elle ressemblait à un bon génie qui désespère de sauver celui qui est lui confié. L’air et le ton altier du prince lui avaient ôté tout le courage dont elle avait besoin pour lui parler ; elle le regardait comme perdu à son amour. Elle se tenait tristement appuyée contre le mur, lorsqu’un bruit de musique vint la tirer de sa douloureuse rêverie. Elle n’entendait pas les paroles des musiciens qui demandaient l’aumône devant la maison de Cornélius, splendidement illuminée ; ces musiciens lui rappelèrent aussitôt la manière dont elle s’était sauvée des mains des vieillards, ainsi que les émotions auxquelles elle avait été alors en proie. Elle craignait de les voir approcher ; elle ne savait pas ce qu’elle aurait perdu en se retirant !
Se voyant seule au milieu de cette réunion d’hommes qui erraient la nuit dans la ville, elle eut peur et se réfugia entre les colonnes d’une petite chapelle de la Vierge, peu fréquentée et adossée à la maison qui avait été la sienne. Cette bande de musiciens qui se faisaient entendre aux portes des maisons, était bien différente des grossiers chanteurs de la ker-