porte d’Adrien, qui était en discussion avec plusieurs grands génies de sa connaissance. Elle restait indécise sous l’obscure entrée du château, lorsque le prince passa ; cet endroit n’étant pas éclairé, il la prit pour l’ancien domestique d’Adrien, qu’il s’était attaché par quelques petits cadeaux, et il lui cria de prendre une torche et de l’éclairer jusqu’à la maison de M. de Cornélius.
Bella s’empressa d’obéir ; elle alluma une torche et marcha devant lui. L’archiduc était fort agité ; un ami intime était arrivé d’Espagne, avec la nouvelle certaine que son grand-père ne pouvait plus lutter que quelques jours contre la maladie qui le minait depuis longtemps ; en vain fuyait-il la mort et allait-il d’une ville à l’autre, comme un malade qui veut changer de lit à chaque instant. Carvajal, Zapara et Vargas, ses médecins, lui avaient annoncé l’approche de ses derniers moments ; et voulant réparer ses torts envers Charles, il avait nommé régent le cardinal Unnenetz au lieu de Ferdinand, et laissait sans contestations à Charles sa succession légitime.
L’attrait magnétique d’une royauté prochaine agitait le cœur ambitieux de Charles, semblable à l’aiguille aimantée qui se meut pour tourner vers l’étoile polaire. Il était si absorbé qu’il ne jeta pas un regard