nouveau vivre dans sa vieille maison, jusqu’à ce qu’elle rencontrât des gens de son peuple et libres comme elle.
Après cela elle lui demanda comment les choses s’étaient passées, et pourquoi, le soir de son arrivée à Gand, elle ne l’avait pas vu ; il lui raconta qu’il avait été envoyé par la fausse Bella pour introduire, par une porte dérobée, l’archiduc qui lui avait donné rendez-vous.
À ces mots, Bella lui ferma la bouche ; elle ne voulait plus rien entendre après cela : après avoir appris que cette aventurière lui avait enlevé la dernière chose qui la fît vivre au monde, l’amour de l’archiduc. Sa douleur déborda dans son âme ; lorsqu’elle put pleurer, les larmes la soulagèrent. Elle se pendit au cou de Peau-d’Ours, et y resta attachée pendant plus d’une heure. Heureusement le chemin n’était pas fréquenté, car autrement on se serait arrêté pour les regarder. Peau-d’Ours calculant en lui-même combien il avait encore de jours à servir, se mit à son tour à pleurer sa position, sans prendre attention au malheur de Bella ; semblable en cela au moulin, qui ne trouve belles que les eaux qui font tourner sa roue. Enfin craignant d’arriver trop tard à Gand, et voulant se débarrasser de Bella, pour terminer cette scène, il