et de dresser la table, accepta aussitôt, pensant qu’elle pourrait, par ce moyen, adoucir la Nietken et s’en aller le lendemain retrouver tranquillement Braka.
La mère Nietken était très-contente de trouver Bella aussi complaisante.
Lorsque les deux vieux entrèrent, ils écarquillèrent les yeux à la vue de Bella, et lui demandèrent pardon d’être entrés dans sa chambre. Qui, en effet, pouvait s’imaginer que la vieille Nietken disposât d’une beauté comme Bella ?
Mais celle-ci dissipa leur erreur, en leur disant d’un air assez embarrassé qu’elle était à leur service ; aussitôt les joues de ces deux vieux se colorèrent du feu de l’amour en même temps que de celui de la jalousie, car ni l’un ni l’autre ne voulait se céder la possession de cette précieuse jeunesse ; ils froncèrent le sourcil, cherchant chacun un moyen d’éloigner l’autre, ou de surenchérir le prix de la fille auprès de la mère Nietken.
Ils se mirent à boire et à jouer, et pendant que l’un jouait, l’autre essayait de glisser un mot à l’oreille de la vieille qui, calculant à quel prix elle pourrait faire monter la possession de la pauvre Bella, objectait de grandes difficultés aux offres des deux seigneurs.