Cenrio, qui connaissait Cornélius, se chargea du soin de l’amener, lui et sa belle, à la lanterne magique, tandis que le prince déguisé serait caché dans la baraque.
Chacun courut à son poste. Cenrio trouva le petit aux courses ; il lui dit à l’oreille de ne pas prendre à cœur la colère du prince, à qui de mauvaises langues avaient méchamment raconté son aventure avec les comédiens ; il lui conseilla de tâcher de détruire cette mauvaise impression, en soutenant au prince qu’il n’y avait pas eu de sa faute, et qu’il avait été dans ce moment-là mordu par un chien enragé. Le petit, tout joyeux, le pria de rester avec lui, et lui présenta sa fiancée. Cenrio lui dit mainte galanterie, et lui conseilla de ne pas se retirer sans entrer auparavant à la lanterne magique, où l’on voyait en petit toutes les villes et tous les peuples du monde.
Ils entrèrent ; Bella regarda la première, malgré la mauvaise humeur du petit, qui se trouvait assez vexé d’être obligé à cette politesse ; elle était émerveillée de toutes ces magnificences, et aurait volontiers fait recommencer toute la série des points de vue, si le petit, impatient de regarder à son tour, ne l’avait détachée de la lorgnette. Ce qu’il voyait le mettait tout hors de lui ; chaque ville qu’on lui montrait, il croyait