raient l’oisiveté et la mendicité à toute autre occupation honnête.
Souvent, les jours de fêtes publiques, ces mendiants quittaient leurs haillons, et, endossant des oripeaux fastueux, donnaient la comédie et imploraient la générosité du public. C’est ce qui était arrivé à Buick. Quelques planches installées sur des tonneaux formaient le théâtre ; un pitre était sur le devant, armé d’un long boudin rembourré en guise de fouet, pour frapper les enfants qui essayaient de se glisser dans le théâtre. Une marotte à la main, un bonnet d’âne sur la tête, il débitait des extravagances en s’entretenant avec les assistants.
Le petit était ravi de ce spectacle. Il venait d’entendre raconter l’histoire de l’homme que sa femme a changé en chien, et qui fait de vains efforts pour démontrer qu’il est bien un homme comme les autres. Cette histoire l’intéressait tant, qu’il s’approcha trop près du théâtre, et que le pitre lui envoya un coup de son boudin sur le dos. Notre petit, se croyant insulté devant une foule aussi nombreuse, tira son épée et fondit sur le pitre qui, avec son arme, se défendit de la manière la plus risible ; tout le monde criait de joie. Beaucoup de gens, croyant que ce combat entre ce grand et ce petit homme était une plaisanterie