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IX

À mon frère André.
Lundi, 28 décembre.

J’avais emporté, des coins, des carrefours et des vicoli tortueux, les visions ensoleillées que je retrouve avec enchantement. Je vais, frôlant des palais sévères et d’une architecture si particulière et si somptueuse, avec les grandes cours aux portiques élégants dont les grisailles s’animent de la blancheur des statues de marbre et d’un jet d’eau sur une vasque élégante encadrée de plantes vertes.

La place d’Espagne incline toujours, depuis les marches de la Trinité-des-Monts jusqu’aux vicoli qui descendent au Corso, son sol de pavés pointus et durs sur lesquels dansent les omnibus légers qui traversent le Corso, le Tibre, et vont jusqu’à Saint-Pierre.

Une jolie lumière baigne les moindres encoignures et fait de la place irrégulière un décor original, un vrai régal d’artiste, et je suis navré de me sentir l’être si peu. Les petites marchandes de fleurs promènent leurs paniers fraîchement garnis de violettes pâles, de