Quel dommage que ces merveilles et d’autres dont s’emplit cette très belle église, soient en partie masquées ou souffrent du voisinage des échafauds élevés là, à perpétuité presque, pour soutenir les écroulements de toutes ces vieilles choses et peut-être aussi parce que cette basilique, conçue autrefois en des plans tellement grandioses, reste toujours inachevée ! À l’entrée de la nef, au beau milieu, un coffre énorme, bardé de fer, sollicite les aumônes des fidèles pour l’achèvement del Duomo, pour l’achèvement de travaux jamais interrompus, et si lentement conduits, depuis huit siècles !
Des églises innombrables s’élève et retombe sans cesse le rythme des sonneries dont vibre l’air comme saturé d’un fluide métallique qui serait fait du bronze volatilisé des cloches mêlé à l’or rose que répand le soleil.
Gênes a vraiment des allures hautaines, vêtue de la splendeur de ses palais aux architectures puissantes, élevant jusque dans le ciel bleu les marbres festonnés des frises et des corniches, étalant encore sur leurs façades, entre les bossuages des pierres, d’étranges fresques aux teintes agonisantes dont, sans intermittence, le temps implacable hâte l’effacement. Dans cette radieuse matinée empreinte de triomphales clartés, il semble qu’on avance au milieu de quelque cité souveraine et que les patriciens vont sortir tout à l’heure de ces hauts vestibules au milieu d’un cortège superbe, dans le déploiement des soieries miroitantes, des velours opulents et des moires raides de broderies