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VIII

Dimanche, 27 décembre.

Par la fenêtre grande ouverte, dans l’air apaisé, la place de l’Annunziata est délicieuse de roses, de vermeils qui se jouent dans la limpidité bleue du matin. Les toits, rapprochés ou éloignés par un lointain très net, sont couleur de bure avec des lisérés de pâles dorures ; les murs sont aussi d’or pâle, et sur les hautes fenêtres, la verdure — les feuillages traversés par la lumière — brille en émeraudes. La ville entière se réveille dans une atmosphère extrêmement pure qu’ont balayée les rafales de la nuit ; elle s’enveloppe dans cette sorte d’auréole ondoyante que font les torrides chaleurs sur le sol embrasé ; mais ce sont des vagues fraîches, dont les remous impalpables apportent des sensations délicieuses et neuves comme si le monde entier venait de se renouveler.

En face de moi l’église de l’Annunziata bombe ses toitures vieillottes, et ses coupoles s’arrondissent et me paraissent faire le gros dos, paresseusement, devant la flambée du soleil.

De la rue montent les cris des marchands, ouatés