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VII

Samedi, 26 décembre.

Le matin, de bonne heure, l’avenue de la Gare tout éclatante de lumière pure et fraîche ; la place Masséna largement ensoleillée. Plus loin, vers la mer, dans les ruelles étroites, les boutiques s’ouvrent, et sur leurs devantures s’amoncellent les paniers ; entre des feuillages glisse la tentation des oranges d’or et de vermillon, des mandarines savoureuses, et la pâleur acide et fuselée des citrons pareils à d’énormes cocons de soie. Sur les pavés s’étalent les corbeilles fleuries, sans apprêt, sans coquetterie. Les mimosas essaiment leurs feuilles menues de pépites veloutées et caressantes, et l’air s’emplit de leur parfum. Les anémones rustiques s’habillent de rouge ou de mauve. Les iris royaux élancent les poupres et les violets de leurs pétales ouverts et retombants avec une grâce souveraine. Les résédas allongent leurs petits cônes bronzés si discrètement odorants. Les œillets triomphants priment les marguerites de porcelaine blanche au cœur ensoleillé ; tous exquis de tons et de nuances, ces œillets ; il en est d’épaissement rouges dont la