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IV

Mercredi, 23 décembre.

Un labyrinthe de palmiers penchés sur des routes toujours grimpantes. À chaque pas la mer et le paysage se découvrent davantage ; l’Estérel éperonne, là-bas, de sa masse légère comme une buée matinale, la mer à peine mouvante dont les senteurs arrivent jusqu’à nous humides, fraîches, vigoureuses. Il fait bon marcher ; et pour raccourcir les chemins nous les coupons en escaladant des talus ; la terre s’éboule en petites avalanches rouges engloutissant de minuscules travaux de fourmis ; il arrive que nous glissons ; alors, pour nous rattraper, nous empoignons les vertes chevelures de graminées tendres et mouillées de rosée, piquées de fleurs de trèfles, de campanules mauves ou de larges marguerites blanches aux cœurs dorés. Tout est clos de haies d’où s’envolent des roses. Parfois un mur ; rarement, mais sur les pierres blanches tendues ainsi qu’un drap de lin, se détachent des guirlandes de géraniums comme pour un passage de procession en une éternelle Fête-Dieu, et ce sont les aloès géants qui présentent les armes.