Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
PARTENZA…

filés entre les montagnes rousses, dans les limpides vallées, parmi la Virgilienne pâleur des oliviers et le robuste feuillage des orangers. Et quand la mer réapparaît après un effacement de quelques heures qui nous rend plus cher son retour, ce n’est plus le désert immense de désolation et de ténèbres, c’est un champ d’azur, c’est, sous le ciel bleu, un autre ciel plus mouvant, avec des millions d’étoiles en plein jour… C’est la vraie Méditerranée, celle-là, la Grande Bleue ; et tout au bord, ces villas blanches sur une grève minuscule qui, légèrement, en une courbe gracieuse, se dérobe devant un flux sans violence : c’est Cannes. Déjà ?… Déjà !… Combien de fois, allons-nous le répéter ce mot plein de regrets, qui signifie surtout le charme trop tôt rompu, la fin trop tôt venue, la fin de quelque chose d’aimable et de charmeur comme cette route du bord de l’eau, tellement éblouissante et enchanteresse que, même en descendant parmi l’immense gerbe de verdure ensoleillée qui est Cannes, nous ne pouvons retenir ce déjà ! Et nous le redirons, car maintenant tout ce qui va commencer devrait bien ne jamais finir…

2