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XIII

Vendredi, 1er janvier.

Tombé le décor de la nuit bleue et transparente, il reste seulement dans l’infini juvénile du ciel de petites traînées d’or, comme si, de ces fleurs lointaines et mystérieuses, les étoiles, la vaporeuse fécondité d’un pollen s’était répandue dans l’azur et sur la terre où tout se dore et s’éveille.

De la place du Peuple, large et paisible, gravi par des rampes très douces les pentes du Pincio enveloppé de bosquets délicieux, des menus feuillages des palmiers, des eucalyptus et des pâles bambous que soulève le moindre vent.


Ma petite fontaine de cette nuit est un cirque de marbre tout résonnant du concert des oiseaux penchés sur ses bords où ils prennent leurs-ébats ; les ailes trempées d’eau limpide, ils lancent autour d’eux une mince pluie de gouttelettes en lesquelles s’arrondissent les irisements de menus arcs-en-ciel. On dort dans les ateliers de peintres. Des sonneries courent sur la ville, et ce sont les seuls bruits dont l’exaspération passagère