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PARTENZA…

doit rester que du silence, moins encore, le Notant. Et cela bientôt, tout à l’heure…

J’envie ceux qui prétendent que tout doit finir sur terre. Il ferait bon terminer ici la course au but ignoré et inquiétant. Ce serait très bien, dans les verdures froides des arbres, et le froid bleuté du ciel, avec le dernier regard de ses pauvres yeux fixés sur Rome tout entière, près de la petite fontaine élégante dont le sanglot s’augmenterait peut-être en un instant furtif, sous la poussée de l’air secoué par la détonation d’un pistolet ; ensuite, elle continuerait à pleurer seule de vraies larmes presque silencieuses dans sa gracieuse vasque de marbre… et ce serait à jamais fini. Le reste, qu’importe !…


En redescendant lentement, le gravier grince sous mes pas ; les ombres froides des arbres m’enveloppent et rêvent sur les murs. Les Meures viennent de dire Minuit à tous les coins de Rome. J’écoute en passant des eaux claires et joyeuses qui chantent, c’est la Barcaccia du Bernin ; elle ne pleure plus ; ses gazouillements sourient à la Nouvelle Année…