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PARTENZA…

criant la gloire de la virile beauté dont enfin se délectaient leurs yeux pâmés de désirs…


Et nous allons, nous, dans les musées, presque indifférents, sans savoir ce qu’a coûté la boucle de cheveux mêlée, sur ces jeunes têtes, aux pampres, aux feuillages et aux fleurs ! sans nous douter des magnificences et des voluptés endormies à jamais dans les marbres aux teintes éburnéennes, dans les bronzes couleur d’émeraudes et de saphirs, les uns épanouis comme des fleurs blêmes aux pétales exsangues, les autres comme des fleurs altérées encore de caresses et de louanges dans une extraordinaire nudité de corolles bleues…


Je pensais à toutes ces choses dans ce musée de Naples, si riche en souvenirs disséminés autrefois sur la terre heureuse de la Campanie, dont le nom seul évoque des mondes de coupables luxures, mais aussi de suaves harmonies.

Pour moi, pas un pli de mes lèvres ne commencera l’ombre d’un sourire de mépris ; je ne retiendrai de ces faiblesses que, seule, la beauté qui subsiste ; je ne vois pas les tares et ne ferai même pas aux mânes des grands disparus l’injure de prétendre excuser des mœurs conformes à l’ordre des choses en un temps où le culte de la chair surpassait tous les autres.

Ils traînent avec eux, ces bronzes et ces marbres, un brasillement de soleil égayé dans la floraison claire des lauriers-roses. Ils sont la vivante incarnation du