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XII

À mon frère Maurice.
Jeudi, 31 décembre.

Ce n’est pas en curieux, en touriste que, ce matin, je monte lentement, emplissant mes yeux de lumière, parmi la cohue gracieuse de Naples qui s’éveille et descend de chez soi, c’est en pèlerin, c’est un pèlerinage qui m’attire au sanctuaire où je m’étais bien promis de passer quelques heures très exquises.

Je monte vers ce Musée de Naples, navré plus que nulle autre part de manquer des connaissances artistiques qui permettent une admiration solide et raisonnée devant les œuvres des Maîtres, au lieu du seul plaisir vague que procure, même aux moins initiés, ce qui demeure sans conteste la plus pure expression du Beau. Mais je vais, tranquille, sachant bien que mes yeux feront souvent passer en moi les frissons et les jouissances d’Art que je chercherai là-haut, où je voudrais tant comprendre ce que je vais aimer infiniment…

La joie de raviver le souvenir de Pompéi et le désir d’en mieux connaître les vestiges précieux me font dé-