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PARTENZA…

effrayant qui m’enveloppait hier de l’haleine terrible de son cratère.

Les petites maisons aux toits roses de Résina et de Torre del Greco sont éparpillées sur les coulées de lave qui, dix fois déjà, les ont ensevelies ; elles ressemblent à des jouets d’enfants, insouciants du danger, posés auprès de la fournaise sans cesse surchauffée, par quelque jolie menotte de bébé confiant en la tranquillité de toutes choses, heureux sous le ciel bleu, devant la mer bleue où se promènent de petits bateaux aux voiles légères, gracieux aussi comme des joujoux. Sur les flancs du Vésuve se tordent les ceps plus nombreux autrefois, avant les éruptions, quand le volcan était la colline verdoyante chère à Bacchus, dont parle Martial, admirateur fervent de ses tièdes vergers et des pampres verts de ses treilles fécondes.

De l’autre côté du Vésuve, une gare très petite, insignifiante comme celle d’un village ignoré ; deux ou trois employés, pas plus. Personne ne descend. Mais nous avons bien vu. sur le pignon, dans un tableau, en lettres banales : Pompéi. C’est là Pompéi ! Le train repart et nous laisse hésitants sur le quai. Devant la gare, une courte avenue traverse des champs, rejoint sur une route, en pleine campagne, une ou deux maisons, des hôtels-restaurants, presque des guinguettes, où nous attendaient, sous forme de guides… les facchini. Il faudra les subir, et malgré leur exaspérante société essayer de se recueillir ici comme ailleurs, tâcher de s’isoler quand même, malgré ces gens qui vous enlèvent l’unique possibilité de jouir des