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PARTENZA…

penchés au-dessus des murs pour regarder les filles qui passent nonchalantes, et poser dans leurs cheveux noirs les boules d’or velouté des mimosas, ou pour jeter sur le front des beaux jeunes hommes les rameaux sacrés du laurier d’Apollon. Des villas élégantes, les verdures du Pausilippe, enfin les maisons hautes de la ville, palais antiques, échoppes pittoresques assis devant la Villa Reale aux ombrages ravissants : térébinthes, eucalyptus à l’odeur poivrée, aux longues flammes vertes et luisantes, citronniers aux fruits pâles, orangers, grenadiers ; de petits arbres frêles inclinés par le vent, caressent, comme dans les ruelles là-haut, les blanches épaules des statues du frôlement de leurs fluides guipures, passent en attouchements délicieux les doigts légers de leurs feuilles sur la nudité robuste des jeunes dieux ; à travers les myrtes et les acacias, chante et grésille l’eau pure des fontaines, et la mer, au delà, vient baiser, molle et voluptueuse, les murs bas des terrasses…