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PARTENZA…

puis la mer jusqu’au pied des Apennins neigeux, illuminés comme en de claires vapeurs d’aurore. Du Vésuve grandiose se précipite le tumulte des vagues de laves hérissées, figées en des formes fantastiques, en d’effroyables soulèvements qui font ressortir davantage le calme, la douceur et la sérénité d’en bas. Des genêts sèment dans leurs sombres végétations, de petites étoiles d’or…

O dolce Napoli, o suol beato,
Ove sorridere voile il creato !
Tu sei l’impero dell’armonia,
Santa Lucia ! Santa Lucia !

chantent nos musiciens qui, satisfaits et devinant en nous des Français, nous saluent une dernière fois d’une Marseillaise toute vibrante que j’ai le chauvinisme de trouver très belle dans ce cadre merveilleux où commencent à disparaître peu à peu toutes les petites choses de la terre, écrasées, diminuées sous la splendeur de cette vision faite de la triple harmonie du ciel, de la terre et de la mer…

Les chemins sont coupés, la route disparaît sous une coulée toute récente paraît-il, et nous allons faire un grand détour sur les blocs énormes de laves. Il semble que nous voilà dans un paysage extra-terrestre, dans un commencement ou dans une fin de monde, dans les premiers âges nébuleux des formations et des chaos, ou dans les bouleversements d’un cataclysme apaisé seulement depuis hier, dont on est surpris de voir le soleil éclairer encore les ruines