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VIII

Ce fut peu de temps après que Lucet se fit entendre pour la dernière fois à la Trinité.

Sa visite à Déah Swindor avait comme hâté l’éclosion de sa virilité ; peut-être aussi les éloges de ces artistes rencontrés dans l’élégant hôtel de la rue Murillo, et dont les regards, fixés sur lui, dénoncèrent l’attirance de ses jeunes formes. Il se rappelait encore le baiser de la comédienne après qu’il eut chanté. Elle s’était hasardée jusqu’à frôler de ses lèvres sa bouche attardée en ce baiser quasi maternel, qui amena sur les yeux étonnés de Lucet les yeux effilés et fouilleurs de la femme… Il se rappelait aussi comment Julien Bréard ayant renvoyé sa voiture, s’était dérangé de son chemin pour l’accompagner jusqu’à la rue de Clichy. Le jeune peintre avait glissé son bras sous le sien ; ensemble ils firent ainsi le trajet ; et les paroles de Julien étaient infiniment douces et raisonnables ; l’importance qu’elles don-