Page:Achille Essebac - Luc.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LUC
273

affinée deson esprit charmant, lui, Lui, LUI, l’inaccessible !!!

Et des préjugés s’interposent entre ce Désir magnifique bientôt merveilleusement satisfait et celui qui en est l’adorable provocation !

La présence de Lucet, même lointaine, pèse à sa pensée. Même la noble discrétion de Luc crie à Julien des reproches qui s’exaspèrent sous l’influence des atavismes soucieux d’un honneur factice !

Et Luc, le pauvre enfant, finit par deviner cela. Chaque jour, chaque heure il sent cela dans ce qui lui arrive des désolations muettes de la maison de Julien… Et toutes choses s’imposent à lui douloureusement, éclairant enfin le but obscur et sublime, le but affolé d’amour de ce mariage insensé !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Donc l’amitié splendide de Julien pour lui a pris cette voie, et accompli ce sacrifice pour avoir, enfin ! quelque chose de lui !… Comme il devait l’aimer !…

Ah ! si Luc avait su… et compris plus tôt la vanité des lois étroites qui prétendent régir la multiplicité des tendances de chacun et, selon une morale ridiculement fausse, puisque humaine, repousser les élans superbes de la nature soucieuse parfois de corriger elle-même la tyrannie de sa rigueur utilitaire !

Si Luc avait su !

Si Julien avait su !


Et la douleur torture cet enfant dans son cœur et dans son corps tellement, l’un et l’autre, accessibles aux plus subtiles impressions… et il se sent inapte à