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LUC

souvenir exaspère jusqu’à la douleur la volupté de l’enfant.

Ils ne se parlent plus… Leurs bavardages s’épuisent en d’autres expressions. Leurs nudités se lient, puis Nine éperdue repousse les exigences de Lucet…

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Elle va crier ; la main fine du gamin clôt la bouche gémissante à laquelle son triomphe arrache un long sanglot… Nine étouffe et mord la paume de l’enfant qui veut maîtriser sa plainte… Lucet retire sa main, tend ses lèvres ; Nine les prend et ses larmes en vain supplient l’orgueil de l’amant dont l’ivresse s’accroît de leur douleur humiliée…

L’initiateur juvénile, honteux soudain des violences dont souffre la vierge que sa force fait femme, boit sur le doux visage de l’aimée la jeunesse qu’exaltent les râles en lesquels déjà la joie magnifie et prime la souffrance… Les mains mignonnes et méchantes de Nine se crispent sur le velouté des reins joueurs qui la tiennent serve en le désordre du lit… Elle se raidit ; mais la tension arquée de son jeune corps surprend sa volonté et fait plier sa résistance ; elle s’anéantit dans le consentement. Sa voix gémit ; elle appelle Chérubin, le retient longuement, câline de sa bouche rose et dolente la bouche triomphante et savoureuse de l’enfant d’abord repoussé…

Luc parle doucement ; et ses paroles accélèrent la volupté soudaine qui multiplie la joie de leur chair… Ils se taisent, bouche contre bouche… Leurs baisers et leurs caresses se mêlent au frisson en lequel enfin