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LUC

saient toutes viser un besoin de s’instruire des choses nobles du théâtre, en réalité elles en frôlaient sans cesse les petits côtés, s’arrêtant par exemple à l’usage des fards, à l’intimité des loges, aux costumes, au tissu du maillot qui épouse chaque soir les courbes exactes du corps et s’incruste aux moindres replis de la chair caressée de son adhérence…

Tous quatre se levèrent de table. Pendant que Mme  Marcelot donnait des ordres au maître d’hôtel et laissait Julien occupé d’un tableau nouvellement acquis, Nine resta un instant seule auprès de Luc. Elle voulut apprendre de lui jusqu’où le corps est enveloppé de ce maillot intriguant, comment, tellement étroit, on y peut pénétrer, comment on l’attache… Des perversités s’affirmaient dans ses yeux candides et enjôleurs ; elle voulait approfondir encore ; elle n’osa cependant désigner avec plus de précision le délicieux ami qui seul exacerbait son désir de savoir et dont la présence la bouleversait :

— Mais alors il faut être tout nu pour le mettre ?…

Au rebours de ce qui se passait à l’église autrefois, ses yeux tendres et naïvement effrontés bravaient les regards de Lucet tandis que Lucet appâli jetait de sa bouche en fleur le « oui » qu’il eût volontiers posé sur les lèvres de Jeannine…

On apporta les journaux du soir. Ceux du matin célébraient magnifiquement le drame sacré représenté la veille chez Déah Swindor. La musique supra-terrestre y recevait son tribut de louanges, aussi la mise en scène d’une perfection telle que Déah seule était capable de la réaliser. Mais de Luc Bruay, point !