locataire se présentait : La duchesse de Bourbon[1].
« Mon oncle Juste, possesseur de campagnes charmantes nous appelait à nous réunir à nos parens de Lausanne, en nous pressant d’en habiter une. Il nous avait envoyé Benjamin dans l’été (avant son départ pour Paris) pour commencer à traiter de la Chablière. Ma tante de Corcelles nous assurait que, n’ayant pas pris l’esprit ni le caractère du païs, nous n’étions qu’une colonie suisse aux portes de Genève.
« Le charme de Saint-Jean porté, à ce qu’il nous semblait, à son comble, nous faisait hésiter. Avec ses belles fleurs, l’ordre et le soin enchanteur dans les promenades, ses beaux ombrages, Saint-Jean avait mille charmes pour la solitude et la vie de famille ; il était aussi favorable aux grandes assemblées. C’était pour nous un mélange de regrets et d’espérance. Jusqu’à ce que la transplantation fût faite, les regrets étaient les plus forts, augmentés par la peine d’un nouvel établissement[2]. »