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R. — C’est tout ce que vous pourriez faire de mieux, vous ne devez pas désirer que le païs soit gouverné par la classe la moins éclairée, dont les sentimens sont les moins nobles, etc. »

La H. — Non, mais cela doit changer. Dans tout païs les anciennes familles, les noms connus finissent par reprendre le dessus lorsque tout est en paix. Nos gens comme il faut n’ont pas senti le bienfait de l’indépendance. » (Là-dessus il me fit un tableau assez sombre et assez vrai de ce que nous étions sous les Bernois.)

R. — Nous avons tous éprouvé et senti le malheur d’une telle situation, mais vaut-il beaucoup mieux être exclu des places par ses concitoyens dont la plupart en sont indignes eux-mêmes ? »

La H. — Les nobles les ont méprisées et n’ont rien fait de ce qu’il fallait pour se faire aimer et connaître. Voyez ce qui se passait chez les Romains. Les Claudius et les Jules valaient bien nos meilleurs gentilshommes, je pense, eh ! bien, dans le tems des élections, ils se promenaient par la ville, abordant tous les passans, ils avaient avec eux un homme appelé le