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consoler, le fortifier ; lorsque nous eûmes fait ensemble un plan raisonnable, elle nous quitta.

« Benj. commençait à se tranquilliser lorsque nous entendons des cris dans le bas de la maison. Il reconnaît sa voix, mon premier mouvement fut de sortir de la chambre en la fermant à clef. Je sors, je la trouve à la renverse sur l’escalier, le balayant de ses cheveux épars et de sa gorge nue, criant : « Où est-il ? Il faut que je le retrouve ! »

« Je veux dire qu’il n’est pas ici, elle vient de le chercher en ville, ma Tante la relève, la mène dans notre chambre. Pendant ce tems, Benj. frappe à la porte du salon, il faut que je lui ouvre, elle l’entend, accourt, se jette dans ses bras puis retombe à terre en lui faisant des reproches sanglans.

« Je lui dis : « Mais quel droit avez-vous de le rendre malheureux, de tourmenter sa vie ? » Alors elle m’accable des plus cruelles injures qu’elle peut imaginer. Dans l’indignation de cette horrible scène, de la douceur de ma Tante qu’elle avait eu l’adresse de flatter et de ce que Benj. ne