Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consoler sa fille et lui ôter tout remords d’être loin de lui.

« Mon Dieu ! cette guerre, cette descente qui vous menace me fait frémir. On s’épuise en conjectures et le résultat est une nuit profonde sur ce qui peut arriver. La conspiration, la rage et la défiance qu’elle laisse, la mort du duc d’Enghien rendent la paix impossible.

« On fait ici demain une fête civique pour célébrer l’indépendance du canton, toutes les cloches et tous les canons feront leur tintamarre, cela désole, car cela coûtera beaucoup d’argent et nous ne sommes pas encore assez heureux, surtout assez surs de notre sort pour nous en réjouir. Adieu, écris, écris, quand il ne vient rien, je crois que les Français sont débarqués en Angleterre.

15 mai. — Que dites-vous des évènemens de France, de l’empereur, etc. ? Je ne sais quelle influence ils auront sur nous, il ne doit pas aimer les démocraties et, si nous bougions, je crois qu’il nous mettrait la griffe dessus.

25 mai. — La trop célèbre est à Coppet dans une véritable affliction, ne cherchant