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sent aucun acte d’hérédité et laissent agir la justice qui reconnaîtra les droits de chacun, et cela à cause de deux billets solidaires que j’ai signés à Genève, en 1786. Tous mes cosignataires ont fait banqueroute… »[1]


Les enfants de Samuel, profondément affligés de la perte d’un Père qu’ils avaient toujours chéri et vénéré, firent leur possible pour lui rendre honneur après sa mort comme ils l’avaient fait de son vivant. Ils renoncèrent à rentrer en possession de l’héritage de leur mère qu’ils n’avaient jamais touché.

Rosalie, après quelques hésitations, se fixa définitivement chez Mme de Charrière à laquelle elle payait une petite pension. Elle demeura avec cette bonne tante en été à Chaumière, en hiver à la rue de Bourg. C’est une chose qui a toujours étonné les étrangers et qui les étonne encore de voir les habitans de Lausanne, comme ceux de Genève, avoir deux domiciles si rapprochés l’un de l’autre. Solennellement on prend des mesures à chaque changement de

  1. MCC Bibl. de Genève.