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aller s’établir dans un modeste appartement place Saint-Étienne, à l’ombre de la Cathédrale et de… l’hôpital.

Pendant qu’elle préparait ce logis, Rosalie trouvait encore le temps d’écrire à son frère :


30 août, Saint-Étienne. — Je t’écris à côté de l’hôpital pendant qu’on charrie nos meubles… Mlle de Sullens vint un soir demander du thé à ma Tante. Comme nous étions établies à causer entre femmes, arrive la célèbre, appuyée sur son petit renard. « Quoi, dit-elle, vous n’avez que des femmes ? J’en suis bien aise, il n’y a qu’elles d’aimables dans ce païs. » Et la voilà sur le lit de repos, cherchant à plaire à tout le monde sans éclabousser et sans crier contre mes livres nouveaux [envoyés par Charles]. Elle en connaît les morceaux intéressans et nous les lut avec beaucoup d’agrément. Cela fit parler et disputer, et l’on s’amusa fort. Benjamin arrive, qui n’y gâte rien. Nous ne le voyons absolument qu’aux côtés de sa belle. Il n’est rien du tout pour nous, ce qui est assez triste. Il