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chez Jeannette, nous nous fîmes bien des caresses, nous pleurâmes bien, je lui dis tout ce que tu devines. Ses parens sont toujours fort méchans. Crois que je l’aime de tout mon cœur. Si jamais elle te rend heureux, combien je l’aimerai encore davantage !

« Si tu trouves l’occasion de faire voir à Paris mon herbier, ne la néglige pas. Je travaille à le continuer, mais tu n’es plus là pour m’apporter des fleurs, pour me dire que ce que je fais est vilain ; je n’ai point de courage, ma plus douce occupation est de raccommoder tes chemises.

« C’est samedi notre assemblée, qui sera énorme et où on s’ennuiera tant qu’on voudra. Mme de Staël, arrivée le 9, y sera avec sa cour, ce qui me fait peur. Ne pourrais-tu pas employer le crédit de Benjamin pour que les directeurs de ta compagnie te paient ? On dit cependant que ce crédit n’est pas encore assez grand pour faire rentrer son amie avec succès. »


De Charles à Rosalie :


Paris, 14 may. — Henri de Crousaz m’a mené chez Billy Van Berchem. Il est