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laisses à ta sœur sur toi. Elle a l’air content et heureux, et toi, tu as presque toujours l’air en souffrance et en sacrifice.[1]


Certainement, Samuel ne voyait pas sa fille en rose et nous sommes persuadé que Rosalie se donnaît beaucoup de peine pour être heureuse quand même, dans ce temps où bien peu de gens l’étaient vraiment.

Ses relations avec les émigrés intéressants, avec les personnes aimables du terroir, lui procuraient un réel plaisir. Elle s’était liée entre autres avec Mme de Charrière de Colombier, qui fut un temps l’amie de Benjamin, et qui donna Caliste, les Lettres de Lausanne, etc.

Ce fut moins la littérature et Benjamin qui les rapprochèrent que la musique.

Nous tenons de l’obligeance de M. Philippe Godet quelques lettres de Rosalie à Mme de Charrière. Les dates font défaut. Cette lettre-ci, écrite à un moment où Rosalie osait encore admirer Mme de Staël, renferme un éloge sur cette femme qui ne

  1. MCC. Bibl. de Genève.