Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec vous. Depuis longtems j’ai senti que ce bonheur n’était pas à ma portée. De courts momens d’illusions n’ont fait que me confirmer dans cette vérité. En attendant que je retrouve dans une autre vie ce bonheur dont je n’ai fait qu’entrevoir l’image, je vivrai d’amitié, je serai fort contente de ce régime et je remercierai Dieu tous les jours de m’avoir donné une amie comme Isabelle. Voilà le fond de mon cœur.

« D’après cela et la connaissance que vous avez de ma situation, de mes peines et de mes consolations, dites et faites ce que vous voudrez. Si mon cœur n’est pas touché, mon amour-propre est flatté d’avoir plu à M. de M. et de ce qu’il a bonne opinion de moi. Je sens de la reconnaissance pour lui et pour vous à qui j’en dois la meilleure partie, et cela me fait encore mieux sentir combien vous êtes une parfaite et inappréciable amie. Venez un peu ici que je vous le dise encore mieux, vous me ferez mille biens. Notre cher Charles a été triste tous ces jours. Son ami Buisson est parti.

« Adieu, ange Isabelle. Dites, je vous prie,