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Justement, en ce printemps 1782, une obligation se présente. La santé de la générale de Constant s’affaiblissait. « Mon Père, écrit Rosalie dans son Journal à Victor, ne tarda pas à m’envoyer remplir un devoir qui aurait dû ne me laisser aucun regret aux plaisirs que je quittais. »

Ces plaisirs, il faut l’avouer, n’en déplaise aux patriotes genevois qui liront ces lignes, étaient occasionnés par les brillants officiers français qui formaient l’état-major du marquis de Jaucourt. On se représente difficilement une ville matée par une nation étrangère, jouant et folâtrant avec ses oppresseurs. Mais, il faut se le rappeler, en 1782 nous ne sommes pas en 1798, les assiégeants ne viennent pas pour ravir à Genève ses libertés ; ils veulent simplement empêcher ses habitants de s’entredévorer ; ils ne sont pas usurpateurs, mais pacificateurs.

Nous avons déjà vu à la fin de notre première partie les amis genevois des Constant revenant à Saint-Jean, les jeunes officiers jouant la comédie dans le théâtre de Châtelaine et se répandant dans les maisons de campagne environnantes pour