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aussi de fomenter une révolution à Genève et de pousser le peuple à renverser lui-même son gouvernement. À force de négociations, Genève obtint enfin du général Montesquiou que, si les Bernois se retiraient, les Français ne continueraient pas leurs attaques ; un traité dans ce sens fut signé avec le général Montesquiou. C’est à ce moment que Samuel de Constant, rassuré comme les autres, revint à Lausanne avec ses enfants.

Le général Montesquiou n’obéissait qu’avec répugnance à son gouvernement, d’abord parce qu’étant royaliste de cœur, il ne pouvait prendre son parti d’être sous les ordres d’une assemblée républicaine, ensuite parce qu’il était porté de bienveillance pour Genève.

À Paris on fut fort en colère lorsqu’on apprit qu’il avait pris l’engagement de se retirer ; on lui intima l’ordre d’envahir non seulement Genève, mais le Pays de Vaud. Ne voulant pas violer la parole donnée, il hésitait encore lorsqu’il apprit qu’on allait l’arrêter. C’est alors qu’il s’échappa et gagna le territoire vaudois. Dès lors il fut au nombre des émigrés dont la tête était mise à prix.