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Hélas ! non. Du moins nous n’en avions trouvé nulle part le plus léger indice, jusqu’à ce que nous soyons tombé sur les lignes suivantes, écrites vingt ans après. Étant en séjour à Saint-Jean, qu’elle avait quitté depuis longtemps, voici ce qu’écrivait Rosalie :


« Un rossignol établi sur un de nos arbres fait entendre ses plus beaux chants. C’est un descendant de ceux de ma jeunesse. Ils me parlaient alors d’amour, de bonheur et d’avenir ; aujourd’hui ils me rappellent ceux avec lesquels je les écoutais. »[1]


Et c’est tout, le rossignol parlait-il d’un amour réel ou du désir d’aimer et d’être aimée ? Respectons le secret qu’il a lui-même ignoré et admirons simplement chez Rosalie de Constant la force d’âme qui lui fit refouler toute tendre aspiration, l’oubli de soi peu commun à cet âge. Voyons-la s’amuser quand elle peut, s’ennuyer quand il le faut et toujours se dévouer aux membres de sa famille qui ont besoin d’elle.

  1. MCC. Bibl. de Genève.