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de lieutenant-colonel dans les troupes de ce prince. Mais à la proposition qui lui en fut faite, le jeune homme répondit très vertement que « jamais il ne servirait un tyran ». C’était peu poli. La grand’mère se fâcha comme elle en avait le droit, et… « she gave me a cuff » raconta beaucoup plus tard le jeune impertinent, ce qui en français signifie : « elle m’administra une taloche ». Quelques mois plus tard les amis du jeune homme apprirent qu’il avait mis l’océan entre sa famille et lui, et qu’il abordait en Amérique où l’attendait une existence d’abord difficile, plus tard brillante.

D’autre part, nous lisons dans une lettre de Rosalie à son frère Charles quelques vingt ans après l’époque où nous en sommes.


« Te souviens-tu du soufflet que ma grand’mère Pictet te donna un jour, que tu te trouvais joli devant la glace de St-Jean ? » Rosalie aurait pu en citer bien d’autres.


Quoi qu’il en soit, revenons à nos fillettes et à leur manque d’ordre et de propreté