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accompagnées de M. de Lacorbière, se mêlent à la foule.


« On est surpris en entrant de la beauté et de la singularité du coup d’œil. C’est parfaitement illuminé, les musiciens sont en dominos avec des bonnets. Tout le tour de la salle sont des bancs. On y va masqué pour la plupart, surtout les femmes. On voit des masques de toutes les façons. J’en remarquai surtout deux, dont l’un était comme un chat angora, l’autre était d’un côté habillé en femme et de l’autre en homme. Tous les masques prennent une petite voix pour qu’on ne les connaisse pas, ce qui fait un fort drôle de bruit. Il s’y fait beaucoup d’intrigues, j’en suivis plusieurs, ce qui m’amusa fort, surtout une. C’était une femme masquée poursuivant un homme qui ne l’était pas et lui disant des choses dont il était fort surpris. M. de Lacorbière reconnut le duc de Gèvre et nous le poursuivîmes longtems. On nous avait instruites de ce que nous devions lui dire, il ne pouvait comprendre qui nous étions. Nous fîmes aussi enrager un homme de Genève qui était fort sur-