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demandaient l’aumône dans les escaliers du château, cela nous révolta beaucoup.

« Nous allâmes dîner chez Mme  Legendre, nous en avions grand besoin, après avoir vu passer devant nous tant de bonnes choses. Je m’y amusai assez. Nous y restâmes jusques au soir que nous montâmes en carrosse pour retourner à Paris. En passant sur la place d’armes nous rencontrâmes Mme  du Bari dans son carrosse avec Mme  de Montmorenci et Mme  de Rose. Elle est extrêmement jolie, elle était en habit de cheval, ouvert devant. Son carrosse est des plus élégans, bleu avec des moulures d’argent et de belles peintures. Ses laquais sont en bleu galonnés d’argent. Ses six chevaux sont lestes et fringans, ils sont isabelles et les brides, harnais, etc., bleus et argent. Elle est extrêmement haïe à Paris et à Versailles, on lui attribue tout le mal qui arrive en France, et on dit qu’elle est d’une très basse naissance et dépense prodigieusement au Roi. Le Roi est aussi fort haï de ses sujets, soit à cause de sa faiblesse, soit à cause des mauvais ministres qu’il a choisis ou des grandes dépenses qu’il fait pour Mme  du