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300 francs ! Quelle aubaine ! Tout de suite, on fait mille projets, on voit dans les boutiques les jolies choses qu’on pourra rapporter à la belle-mère, envoyer aux pensionnaires de Coire. Et puis, dit Rosalie, nous pourrons aller une ou deux fois de plus à la Comédie, cela ne déplaira pas au Père. Vite contons-lui notre bonheur…

Par le retour du courrier arrivent les félicitations… et le rabat-joie.


« Nous avons bien partagé le plaisir que vous a fait votre lot. Dieu veuille que vous soyez toujours heureuses. Il faut être content de ce petit bonheur et faire durer la jouissance tant que vous pourrez. Et à cet égard, j’ai des défenses très positives à vous faire. Ce n’est pas le Pi qui vous parle dans ce moment, c’est votre Père, à qui vous ne pouvez désobéir sans péché. [Le Pi, c’était le papa des bons jours, le compagnon des jeux et des joies]. Je vous défends expressément, et sous peine de me faire le chagrin le plus vif, de rien acheter ni pour moi, ni pour votre maman, ni pour vos frères. Si par hasard vous avez déjà fait quelques emplettes, je vous or-