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mort de Mme d’Hermenches, ma belle-sœur. Elle est morte, il y a quinze jours, subitement, en prenant du thé chez Mme de Watteville. Tu devrais peut-être écrire à Constance, elle est chez son père, à Hermenches. »


Il faut dire, pour expliquer ce peu d’attendrissement sur un deuil de famille, que M. et Mme d’Hermenches vivaient séparés depuis longtemps.

Malgré ce que dit M. de Constant sur les mauvais yeux de Rosalie, celle-ci y voyait encore assez clair pour une jeune fille de quatorze ans et demi. On en jugera par les extraits suivants des « tablettes » susnommées qui, heureusement, nous ont été conservées. C’est la première œuvre en date que nous ayons d’elle, et ce qui donne surtout du prix à ce petit cahier cartonné que nous avons sous les yeux, c’est qu’il contient un journal écrit en 1772 et 73, c’est-à-dire sous le règne de Louis XV. Le style de Rosalie n’a pas encore la vivacité qu’il acquit plus tard. Très soumise aux recommandations de son père, elle note tout ce qu’elle voit, mais