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core ce fragment des lettres de Charlotte qui jette un jour sur le genre de relation existant entre la jeune femme et sa fille aînée :


« Dans un de ses momens vifs de caresse j’ai dit à Rosalie : Lequel aimes-tu le mieux de ton papa ou de moi ? — Le pa ! le pa ! a-t-elle dit avec vivacité. Puis, me regardant : Tu n’es pas jalouse, n’est-ce pas ? — Non, cher ange, c’est ce qui fait que je t’adore. Et puis, nous avons pleuré de ce que nous ne pouvions pas vous le dire ».


Beaucoup d’années plus tard, quand Rosalie pourra revenir sans émotion sur l’événement qui la priva de sa mère, elle dira :


« Samuel de Constant aurait trouvé le bonheur dans le mariage si sa femme, jolie et aimable, n’avait pas eu des parens exigeans et tyranniques et si une maladie cruelle n’avait pas troublé tous leurs momens. La mort lui enleva au bout de quelques années de mariage cette femme dont