Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 10 —

vaillé avec tant de cœur à sa leçon, que j’ai été obligée de la faire quitter. Rosalie repasse son catéchisme et sa géographie et me tient fort bonne compagnie. Elle m’aime beaucoup, beaucoup, et me sait bon gré de lui lire et de l’amuser.

« À propos, j’ai été bien malade, de grandes douleurs au côté… maintenant je suis très bien, à une forte migraine près, que je vais mettre coucher ».


Hélas ! la pauvre petite Rosalie ne devait plus avoir longtemps une bonne mère pour la cajoler, lui lire les contes de fées et lui faire répéter sa géographie.

Au commencement de 1766, la maladie qui minait peu à peu la jeune femme la terrassa et le 25 mars, Charlotte de Constant était enlevée à sa famille. Rosalie n’avait pas huit ans.

Au cours de sa vie il arrivera rarement à Rosalie de parler de sa mère, mais elle qui toujours aura si grand besoin de tendresse et d’intimité, regrettera assurément et presque sans s’en rendre compte ces épanchements de mère à fille qui plaisaient tant à l’une et à l’autre. Citons en-