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céder ni d’un côté ni de l’autre. Leurs alliés, les Suisses, s’émurent pour tout de bon et firent appel aux Français et aux Sardes, mais ce n’est pas ici la place de prétendre écrire l’histoire de Genève. Rosalie, dans son Journal à Victor, n’a nullement l’ambition d’éclairer la question. Elle nous déconcerterait même parfois par ses notions plus qu’incomplètes, si nous ne nous rappelions qu’elle a écrit ses souvenirs quarante ans après l’époque où nous en sommes et qu’elle voulait surtout narrer à son frère leur vie de famille. C’est donc comme tels que nous devons les écouter et non comme un cours d’histoire.


« Mon Père était impatient de se retrouver à St-Jean et de partager les peines de ses amis. Nous quittâmes donc Lausanne, le 8 avril [1782]. Il était nuit quand nous arrivâmes chez nous, et bientôt après, le souper fut servi. À peine l’avions-nous mangé qu’on vint nous dire qu’on entendait beaucoup de bruit en ville.

« Mon Père, Lisette coururent sur la terrasse. Pour moi, je ne sais ce qui me paralysa, je restai dans la maison avec Victor.