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De M. Servan à Mme Charrière.

[1782} : « Ah ! les enragés, ah ! les furieux ! braquer le canon contre notre St-Jean, et chercher notre pauvre M. Mallet, tuer, emprisonner, piller, brûler et tout cela l’appeler aimer la liberté et la posséder ! Pardon, mesdames, mais la liberté et les dames sont les deux choses les plus aimables et celles dont les hommes ont le plus abusé, et c’est à la porte de Lausanne, dans le parvis de notre petit temple de la paix et de l’amitié que ces horreurs se commettent. Je n’y vois que deux remèdes. Le premier est d’envoyer une armée prêcher au temple de St-Pierre, le second est d’envoyer les chefs les plus séditieux à souper chez vous un samedi. Ils n’auraient plus envie de se battre les autres jours de la semaine… »


Ces canons que M. Servan, alors à Rousseau en Provence, entendait bombarder St-Jean, nous amènent à un épisode intéressant de la vie de notre Rosalie.

La lutte de partis avait atteint son état aigu à Genève. Les Genevois ne voulaient