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sions, mais les lettres n’arrivaient pas aux grés de nos désirs. Nous nous aimions tant que nous ne pouvions nous faire à cette immense séparation. Nous écrivions par toutes les voies possibles du nord et du midi, nous cherchions les correspondans de tous les ports. Ces envois étaient notre grande affaire, et malgré tous nos soins, Charles eut l’amertume de ne rien recevoir. Ses plaintes nous serraient le cœur[1] ».


Nous aussi, nous regrettons ces lettres qui ne sont jamais parvenues à leur adresse et que nous retrouverions avec plaisir maintenant.


« St-Jean est d’une beauté touchante et ravissante », écrivait Samuel à ses filles pour tâcher de les y ramener. Elles revinrent enfin et Rosalie nous montre sa sœur Lison « cultivant avec son père les belles hyacinthes de Harlem qui rendaient les parterres si brillans ».


« Les esprits étaient toujours fort agités à Genève. Les deux partis consentirent à

  1. Journal à Victor.