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moyens et désapprouvait la conduite de ses amis se décida donc à partir à la fin de l’année pour Lausanne. On n’y abordait encore aucune idée politique, excepté pour en rire et en faire des chansons. La domination de Berne nous en laissait toute la liberté. Nous étions une troupe de jeunes gens occupés de leurs jeux et d’un peu de littérature.

« Les plus vieux ne sortaient pas de cette inoffensive situation. Nos jeux étaient de bon goût et ne laissaient pas l’esprit inactif. Toujours quelques étrangers aimables se plaisaient à ces doux loisirs, nos officiers revenaient en semestre et rapportaient quelque tribut d’idée et de talens dans la société réunie. M. de Servan habitait Lausanne cet hiver-là et ma tante de Charrière commença ses soirées du samedi dont elle rendit l’entrée difficile pour être plus maîtresse de leur donner de l’agrément. »


En effet, tous les écrivains qui se sont occupés de l’histoire littéraire de la vie de société à Lausanne à la fin du siècle dernier constatent l’influence de ces « Samedis », de Mme  de Charrière de Bavois. C’est