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solide éducation, tout cela aurait tourné pour son bonheur[1].

« Sa mère mourut en lui donnant le jour et toute sa vie il se ressentit de ce malheur ».


Dans la galerie de portraits tracés par Rosalie, elle consacre la page suivante au père de Benjamin[2] :


« M. Juste de Constant avait une figure imposante, beaucoup d’esprit et de singularité dans le caractère. Il était défiant, aimait à cacher ses actions, changeait facilement de principes et de façons de penser[3]. Il eut des amis et des ennemis violens. Personne n’est aimable d’une façon plus piquante, personne n’a plus de moyen de se faire aimer jusqu’à l’enthousiasme ; personne aussi ne sait mieux blesser et mortifier par une ironie amère. Il a suivi

  1. MCC. Bibl. de Genève, lettres à Charles, du 29 décembre 1815.
  2. Juste-Arnold de Constant Rebecque, 1726-1812. Il était frère de M. d’Hermencbes et de Samuel.
  3. C’est nous qui soulignons pour montrer la part de l’hérédité dans le caractère de Benjamin.