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XXVI

LE PARLEMENTAIRE Si bons que soient des chevaux, ils ne peuvent cependant pas marcher toujours. Ceux que montaient les huguenots venaient de faire une douzaine de lieues sans débrider. Une halte devenait nécessaire. M. de la Guerche choisit un village situé à l’entrée d’une vallée aux deux côtés de laquelle s’étendaient de larges marais infranchissables, qui rendaient une attaque de flanc impossible. Ce village traversé, la route s’enfonçait dans une forêt où la cavalerie ne pouvait se mouvoir. L’ennemi était contraint, s’il voulait forcer le passage, d’aborder le village de front.

Pour rendre cet abord plus difficile, Armand-Louis fit abattre une douzaine de gros arbres sur la route et créneler quelques chaumières qui la commandaient.

— Nous voilà tranquilles pour une nuit, dit-il ; demain la Providence nous viendra en aide.

On débrida les chevaux, et tandis qu’ils mangeaient l’avoine et la paille, les protestants cherchèrent çà et là de quoi se réconforter.

Aussitôt qu’ils avaient aperçu les cavaliers portant l’uniforme de l’armée impériale, les habitants du village, saisis subitement d’une peur immense d’être pillés, s’étaient empr