Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

choc de Jean de Werth et à être pris entre deux feux.

Magnus revint sur ses pas et exposa froidement la situation. Un conseil de guerre se réunit autour de M. de la Guerche.

— Nous avons cinq minutes pour délibérer, messieurs, dit Armand-Louis.

— C’est trop de quatre ; tirons nos sabres et tombons sur cette canaille, répondit M. de Chaufontaine.

— Cette canaille compte trois mille hommes, objecta Magnus, qu’on admettait volontiers à dire son avis.

— La moitié de nous restera par terre, la moitié passera, s’écria M. de Collonges.

— On a toujours le temps d’adopter la proposition de M. de Chaufontaine, reprit Armand-Louis ; mais on peut aussi essayer d’un autre moyen.

— Parlez ! dit M. de Saint-Paer.

— Il est possible que Jean de Werth n’ait pas eu le temps d’avertir les cavaliers qui sont là de tout ce qui s’est passé depuis notre départ de Drachenfeld ; c’est probable même. Nous portions à la taille la ceinture verte, à nos chapeaux la cocarde aux couleurs impériales.

— Hélas ! soupira M. de Collonges.

— De plus, nous arrivons d’un côté où l’on ne peut pas logiquement supposer qu’une troupe de Suédois se soit engagée.

— C’est juste.

— Ne pouvons-nous hardiment nous présenter aux chefs de cette cavalerie, nous donner pour des Espagnols ou des Italiens, selon qu’ils seront allemands ou hongrois, et leur demander la direction des cantonnements occupés par le corps d’armée du général Pappenheim ? Si les rangs s’ouvrent, nous passons ; si les chefs poussent la curiosité trop loin, nous dégainons.