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— Du côté du nord, j’ai compté quatre escadrons, dit M. de Collonges.

— Là-bas, du côté où nous sommes entrés, il y a un millier de sabres et de mousquets, dit Carquefou ; Frissonnante en est encore glacée.

— Si bien que nous sommes cernés, dit Armand-Louis.

Sans répondre, Magnus jeta la bride de son cheval aux mains de Carquefou, et, rampant sur les mains et les genoux, il gagna le taillis qui bordait la lisière du bois.

On attendit son retour dans un grand silence. Au bout d’une demi-heure, il reparut et remonta à cheval.

— Eh bien ? dit M. de la Guerche.

— J’ai découvert un passage au bout duquel il y a quatre cents cavaliers avec une poignée de fantassins, répondit Magnus. Une moitié sommeille ou joue aux cartes. Ces gens-là nous croient fort loin, à l’autre bout du bois.

— Faisons-leur voir que nous sommes tout près, dit Renaud. Nous leur passerons sur le ventre avant qu’ils aient le temps de se reconnaître. Est-ce votre avis, messieurs ?

Tous les dragons brandirent leur sabre en signe d’assentiment.

Armand-Louis plaça Adrienne et Diane au centre d’un peloton dont il confia le commandement à M. d’Aigrefeuille, et, se mettant lui-même à la tête de l’escadron, il marcha sans bruit jusqu’au bord du bois.

Parvenu là, et parcourant du regard la masse des compagnons qui frémissaient d’impatience derrière lui, il leva son épée.

— Au galop ! cria-t-il.

Toute la troupe partit ventre à terre. C’était une avalanche, un ouragan. Les sentinelles eurent à peine le temps de décharger leurs pistolets et furent culbutées. Les dragons arrivèrent le fer haut sur le gros de la bande et l’enfoncèrent.